Notes de lecture


Synchronicité de Massimo TeodoraniLe rapport entre physique et psyché de Pauli et Jung à Chopra.

L’ouvrage traite du phénomène de la synchronicité, c'est-à-dire le rapport existant entre les inconscients individuels, l’inconscient collectif  et la réalité extérieure.

Etudiée  par C.Gustav Jung et le physicien quantique Wolfgang Pauli, au cours de 20 ans de collaboration, qui ont fondé un modèle pluridisciplinaire pour tenter d’expliquer ce phénomène.
La synchronicité n’est ni coïncidence, ni une illusion enfantine. Elle s’explique par les lois de la physique quantique.
Le monde quantique indique que toutes les particules existantes constitutives de la matière sont liées entre elles et gérées en un continuum qui va au-dela de l’espace et du temps que nous connaissons.
La pensée du médecin indien contemporain, Deepak Chopra apporte la nécessaire question de notre évolution au sein d’un monde de technologies et notre rapport à nos racines, et à l’univers, en plein bouleversement.

Chapitre 1 : une sagesse antique

Liaisons entre évènements et états d’âme ont toujours existé.
La civilisation grecque notamment, concevait l’homme, sa conscience et l’univers dans une totalité. Cette conception a perduré, jusqu’aux Alchimistes du moyen-âge. L’interconnexion entre psychisme et matière est décrit par des philosophes comme Schopenhauer.
C’est le fondement de la philosophie taoïste, ainsi que de toutes les philosophies orientales.
Avec la montée des sciences, l’Occident s’est éloigné de ces conceptions pour prôner celle du lien de cause à effet entre les phénomènes.
La synchronicité établit un lien instantané, selon un principe d’information qui circule.
L’interaction entre l’esprit et la matière imprime fortement le psychisme de celui qui les perçoit.
L’étude conjointe de Jung et Pauli relie les réalités physique et psychique en une seule : la réalité psychophysique.

Chapitre 2 : Jung

C’est un phénomène de synchronicité qui précipite réellement la rupture entre lui et Freud, déjà entamée :Les deux hommes n’ont pas la même conception de l’inconscient et cela les sépare irrémédiablement. Freud, le maitre, considère que Jung se fourvoie et ne le suit pas du tout dans sa conception universaliste et collective.

La synchronicité
 Selon Jung les phénomènes de synchronicité ne s’expliquent pas par les lois communes de la causalité.
Il les classe en 3 catégories :
La coïncidence entre un état psychique et un évènement extérieur simultané, lié mais n’ayant aucun rapport de cause à effet avec l’état psychique: le plus courant
La coïncidence entre un état psychique et un évènement qui a lieu en dehors du champ d’observation de l’observateur : vision à distance, télépathie, clairvoyance
La coïncidence entre un état psychique et un évènement futur : la voyance.
Il inclut donc les phénomènes paranormaux, ce qui n’est pas étonnant : Jung s’y intéressait énormément.

Jung relate le pouvoir transformateur de la synchronicité chez ses patients.
Notamment avec l’histoire devenue célèbre du scarabée d’or.
En séance, pendant qu’une patiente raconte un rêve où on lui offre un scarabée d’or (symbole de renaissance) un insecte se précipite contre les vitres du bureau. Jung ouvre la fenêtre et attrape l’insecte, qui ressemble beaucoup à un scarabée d’or : une cétoine dorée.

Jung en vient à comprendre que pour que la synchronicité apparaisse, il faut un état mental particulier, une baisse du conscient : après un drame, lors d’une crise, au cours d’une transformation, d’une maladie, dans le cas d’une grande découverte, etc.. l’inconscient est alors amplifié et peut laisser émerger son contenu.
(de même l’activation en psychanalyse active favorise cette montée de l’inconscient)

L’inconscient collectif
Selon Jung le psychisme a trois couches : le conscient, l’inconscient individuel et l’inconscient collectif .
Tout à la fois âme et mémoire de l’humanité, englobant tous les êtres, l’inconscient collectif contient les archétypes, qui sont des réservoirs d’énergie. Les rêves émanent en partie de cet inconscient collectif.
La synchronicité provient par résonance entre un archétype et la réalité extérieure, tels que perçus et connectés par le psychisme. Cette résonance s’exprime en « sensation chargée de sens ».
Jung adhère à l’hypothèse selon laquelle l’esprit et la matière, l’interne et l’externe sont reliés  en un tout indissociable . Il nomme ce tout intégré : L’Unus Mundus.
C’est ce modèle que prendra le physicien W.Pauli pour élaborer sa théorie du monde psychophysique.
Le monde de la matière soumis à la causalité génère l’entropie, donc aboutit à la mort
Le monde de la synchronicité aboutit au développement d’une connaissance de plus en plus lumineuse. La perception des synchronicités augmente la capacité d’évolution.

Mais ce qui importe ici et permet l’évolution vers une plus grande conscience, n’est pas la révélation de la coïncidence, mais bien son sens.
Le processus d’individuation décrit par Jung est ce mouvement qui consiste à être en relation avec les lois invisibles universelles. L’individuation permet à l’individu de donner corps à cette réalité transpersonnelle. L’inconscient personnel et l’inconscient collectif sont alors réunis dans une identité qui s’appelle le Soi.
Autrement dit, chez Jung, on intègre la dimension spirituelle de l’individu.
Se réapproprier ses rêves et être conscient des synchronicités permet de reconquérir ce centre perdu qu’est le Soi.
Mon avis : ça ne suffit pas.
Jung a établi un pont entre notre monde intérieur (rêves, synchronicités, désirs, aspirations, souvenirs etc..) et le monde extérieur : celui de la matière, de l’énergie, des trous noirs, du Big Bang , des champs quantiques etc…
Son objectif est de décrire un monde unifié. Cela a été repris par W.Pauli.

L’univers des mythes antiques est pour Jung le reflet de l’activation du psychisme subjectif qui se relie au monde de signifiants et de symboles du monde objectif.
L’alchimie ou transformation des métaux en or, à laquelle Jung s’est bcp intéressé, est le symbole de la transformation psychique.
Evolution selon Jung : prise de conscience des archétypes, de la façon dont ils sont reliés au psychisme individuel et la manifestation de leur synchronicité avec le monde matériel.
Les alchimistes médiévaux dans leurs textes, constatent l’effet libérateur pour leur âme des expériences chimiques qu’ils effectuent. Cependant, à l’époque, le processus de transformation de leur inconscient ne leur est pas vraiment accessible.
Jung pense à une théorie scientifique pour expliquer ce processus, une théorie mêlant physique quantique et psychologie de l’inconscient
Les domaines d’investigation des sciences de l’inconscient et du monde quantique sont très proches du transcendantal.

Chapitre 3 : Wolfgang Pauli

Deux lois de la physique quantique abondent dans le sens de ce que pressentait Jung.
D’une part le rôle de l’observateur qui influe sur l’objet observé, les deux sont liés, ce qui corrobore, bien sur, la notion de l’influence réciproque du psychisme et de la matière
D’autre part, le fait que deux particules ayant été liées, une fois séparées, sont toujours liées quelle que soit leur distance actuelle. Ce phénomène de l’intrication élimine la notion de causalité.
La théorie de la relativité et la théorie quantique sont nées à la même époque. Leur apparition est un phénomène de synchronicité. Les deux théories semblent contradictoires. Elles sont en fait complémentaires. L’une est une théorie de la matière (la relativité) l’autre une théorie de l’esprit (la physique quantique, bien que très scientifique basée sur du calcul mathématique, a en fait une portée plus philosophique et empiète sur l’irrationnnel).
Jung a eu des rapports étroits avec les pères de chacune de ces théories, cherchant à les relier.

Einstein
Avec Jung, il évoque la relativité du temps et de l’espace, la difficulté de définir le temps.
Sa théorie de la relativité est basée sur la loi de causalité. De ce fait, les phénomènes synchrones, n’entrent pas dans sa théorie. Il cherchera toute sa vie à relier physique quantique et relativité sans y parvenir.

Pauli
Des problèmes psychiques importants l’amènent à consulter Jung. Pauli est quelqu’un de perturbé. Il déclenche par exemple, pas sa seule présence, des phénomènes inexpliqués (les instruments se détraquent). Ses collègues le raillent et parlent de « l’effet Pauli ». Au cours de son travail, il fait des milliers de rêves très symboliques. Son problème est un très fort intellect, et une affectivité en friche, laissée dans l’ombre. Le travail analytique lui permet de se réconcilier avec son inconscient. Les rêves de Pauli indiquent le type de travaux scientifiques qu’il souhaite faire : des travaux sur la synchronicité.
Il s’aperçoit que l’occident depuis 300 ans a nié la partie spirituelle et émotionnelle. Cette partie dont W.Pauli est psychiquement séparé, renait en lui au travers de son travail analytique.
Le rêve de l’horloge cosmique notamment, est un de ses plus beaux rêves.
Le monde de la matière et le monde de l’esprit sont les deux disques de l’horloge, placés perpendiculairement. Ils tournent autour d’un axe commun, qui est en fait le monde des archétypes de l’inconscient collectif.


La théorie de Pauli

L’intérêt de Pauli pour la psychophysique n’était guère apprécié officiellement par ses collègues, même si à son époque le monde des physiciens n’était pas séparé en deux comme aujourd’hui : ceux qui ignorent tout de la psychophysique ; ceux qui s’en approchent, comme David Bohm après Pauli.
Pauli se rend compte que certains aspects de la matière obéissent aux mêmes principes que l’inconscient collectif.
Pauli a été un précurseur juste après qu’Heisenberg jette les bases de la physique quantique.(1925)
Le principe d’exclusion en 1941 lui vaut le prix Nobel de physique.
Il découvre un quatrième nombre quantique pour qualifier les atomes : le spin qui rend compte de la rotation d’un électron.
En effet, deux électrons ne peuvent occuper la même position orbitale (qui définit une énergie) qu’à condition d’avoir un spin (ou rotation) opposé.
Autrement dit, les particules ayant la même énergie sont séparées.
C’est suite à la découverte de ce principe qu’on peut comprendre la structure de l’univers.
Tout est basé au niveau matériel, sur une harmonie  des contraires. Symétrie et Antisymétrie A revoir
Cette exclusion de plus n’est basée sur aucune loi de cause à effet.
Elle est acausale, donc synchrone.

[Un potentiel quantique serait à la base de la structure de cet univers selon ce principe (ainsi que celui d’Heisenberg) : un champ de forme qui sous tend tous les éléments de la nature : matériel, énergétique, psychique. Un champ de forme qui détermine la danse quantique de tous les éléments entre eux. Donc la synchronicité des psychismes individuels avec le psychique collectif : l’inconscient universel.]

 Le principe d’exclusion : la danse asymétrique des particules qui, sans l’effet d’aucune force et pour aucune cause, s’excluent de l’espace l’une de l’autre. Et c’est ce principe qui fait que l’univers se créée à chaque instant. C’est ce qui en fait la structure, sans laquelle il n’y aurait aucune vie possible.  Cette danse de l’antisymétrie s’effectue en même temps qu’une danse symétrique : celle des bosons et des photons. Donc l’harmonie globale est générée par ces deux danses.

En parallèle :
  • Découverte par Pauli d’une dynamique abstraite qui sous-tend le fonctionnement de l’univers.
  • Découverte par Jung de la synchronicité qui relie tout évènement et psychisme  à une dynamique de fond : l’inconscient collectif et ses archétypes.

La première étape de la collaboration entre les deux, fut l’acceptation par Pauli de son propre inconscient, très manifeste au travers de très nombreux rêves hautement symboliques et du fameux « effet Pauli ».

But ensuite de la collaboration épistolaire entre les deux : Traduire la relation entre l’inconscient et le monde de la matière grâce aux lois et avec le langage de la physique quantique.

Loi de l’exclusion
Paradoxe EPR (Einstein, Podolsky, Rosen) : si deux particules ayant été en contact s’éloignent, elles communiquent instantanément, quelque soit la distance.
Si l’on effectue une mesure sur une des deux particules, le spin passera de +1/2 à -1/2. aussitôt : l’autre particule inverse son spin qui passe de -1/1 à +1/2. de façon à ce que la somme fasse 0, toujours.
Cela se passe instantanément, sans qu’aucune info (photon par ex) ne soit envoyé par la 1ère particule. Pur phénomène de synchronicité acausale.
Une autre découverte de Pauli, est un phénomène synchrone aussi :
La décroissance radioactive ou radioactivité bêta : La transformation de l’atome d’un noyau en un autre, le passage de l’état radioactif à un autre état, radioactif ou stable. Ce processus, qui existe dans la nature, intervient de façon acausale. Un neutron se transforme en proton / électron + un antineutrino. et de plus, il y a création, pour le transport de l’énergie dégagée par cette transmutation , d’une particule : le neutrino, sans masse et sans charge. Pure énergie, qui traverse la matière sans obstacle.
Pauli avait découvert par calcul l’existence du neutrino, qui a été confirmée ensuite.
Décroissance bêta et création d’un neutrino sont des phénomènes parfaitement synchrones.
Quelle est la structure de fond qui décide de ces transformations ?

Selon Pauli, une matrice commune unit de façon synchrone matière et psychisme. Cette matrice invisible est l’inconscient collectif, devenant réserve d’énergie psychique en dehors du temps et de l’espace, structurant une forme et source d’information pour la matière.
Esprit et matière sont donc totalement reliés. L’ego, la séparation n’existent pas. Chaque élément indissociable du tout, cette danse sans fin. Nous appartenons et sommes composés de la même matière et du même esprit que l’univers entier.

Auj, sciences de l’esprit et sciences physiques s’unissent pour trouver la synthèse qui pourra amener l’humanité à se transformer : ce dont elle a besoin actuellement justement ! là aussi, synchronicité !
La dimension qui se cache derrière la physique quantique est la vie même, celle qui fait un lien synchrone entre notre psychisme immatériel et uni à l’univers et notre corps matériel et terrestre.
                            
L’akasha

Les découvertes scientifiques sont issues d’un fond créatif et intuitif, visionnaire, et ne sont traduites en termes mathématiques qu’ensuite. Le psychisme individuel du scientifique est « connecté », pourrait-on dire, à la matrice de l’inconscient collectif.
Le psychisme a une dimension qui va bien au-delà de l’ego personnel. Il rejoint en ce sens la matière, et son côté subjectif : les mesures de l’observé (matière) ne sont pas les mêmes selon l’observateur (psychisme).ils sont donc liés de façon synchrone là encore.
Esprit et matière émergent ensemble en dehors de l’ego individuel.
Un scientifique guidé par l’inconscient collectif devient un grand créateur.
Les véritables découvertes scientifiques naissent par l’intuition d’une réalité supérieure.
Pour y accéder il faut plonger dans le monde des archétypes, qui contient sous forme symbolique toutes les formes de l’esprit et de la matière.
Ce savoir capté dans le savoir immémorial des archétypes est traduit en termes mathématiques, lui-même un archétype



L’archétype du nombre

L’archétype du nombre est utilisé dans les pratiques divinatoires comme le Yi Jing, que Jung a beaucoup étudié.
Le nombre est l’archétype de l’ordre, selon Jung. Utilisé par l’inconscient pour structurer son monde. Il n’est donc pas une création de l’homme, mais une manifestation d’une autre réalité, médiatrice entre réalité extérieure et réalité intérieure.
Ces nombres donc, issues du monde des archétypes, servent à traduire en réalité physique, les intuitions venues du fin fond de l’inconscient  des savants.

Marie Louise Von Franz, a étudié l’archétype des nombres.
Une synchronicité de nombre : la chambre d’hôpital qu’occupa Pauli lorsqu’il mourut portait un nombre ayant trait à une interrogation qu’il a eue toute sa vie, et jamais résolue, sur la constance de la structure fine.

L’alternance de la symétrie et de l’anti-symétrie, créée une harmonie. Pauli a été fasciné toute sa vie par le concept de symétrie. En réalité la symétrie des bosons et l’anti-symétrie des fermions et du principe d’exclusion, constituent une seule symétrie, et forment la dualité qui préside au fonctionnement de l’univers.

Le diagramme psychophysique de Jung et Pauli

Les deux hommes décident donc de jeter les bases d’un langage unitaire qui convienne aussi bien au monde psychique qu’à celui de la matière, convaincus que les deux ne sont pas distincts.
Ils créent un diagramme explicatif en forme de croix.
Le trait vertical de la croix :
En haut l’énergie psychique indestructible (le continuum psychique);  En bas l’espace-temps physique (le continuum spatio-temporel)
C’est l’énergie et la matière reliées (le E=MC2 d’Einstein)
Le trait horizontal  de la croix :
A gauche la causalité (l’ordre); A droite la synchronicité (l’imprévisible)
Les deux sont liés aussi : la synchronicité donne le sens à la causalité.

Evènements objectifs et subjectifs sont les manifestations d’un même phénomène.Des morceaux d’une même réalité.
Une nouvelle science est à naître, qui pourra développer et exploiter le diagramme de Jung et Pauli. Cette science devra permettre de comprendre consciemment l’univers à l’aide de la dimension inconsciente.

Matière et esprit contiennent des éléments subjectifs aussi bien qu’objectifs. Les deux points de vue se complètent. Il existe une symétrie entre le monde interne et le monde externe.

Jung parle de facteur psychoïde à propos de la synchronicité : un principe acausal, s’appliquant à tous les archétypes de l’inconscient collectif, et le chargeant de sens symbolique.
Synchronicité de la matière (le principe d’exclusion et la transformation radio active) et synchronicité du psychisme sont reliées.

Les mandalas réalisent le diagramme de Pauli et Jung.
C’est un modèle à  4 éléments, plus archaïque que le modèle de la civilisation depuis 300 ans, à 3 éléments : espace, temps et causalité.

Les deux théories qui sont apparues en même temps de façon synchrone, sont complémentaires/ la théorie de la relativité (causale et spatio-temporelle) explique le monde externe, la théorie quantique ( synchrone et avec le continuum psychique) explique le monde interne.
Pour comprendre l’univers, il faut unir les deux théories. Le psychisme pourrait être le catalyseur de cette union. Personne n’a réussi à créer une explication réunissant les deux théories.
La théorie des super-cordes est celle qui s’en approche actuellement le plus actuellement.
(Les particules sont des cordes vibrant en musique. )
Pauli ne parvint pas à avancer dans cette théorie unificatrice, parce que lui-même n’a pas résolu ses problèmes affectifs. Sa partie Eros n’a jamais été épanouie. N’ayant pas fait la synthèse en lui-même de l’intellect et de l’affectif, il ne peut aller plus loin dans sa tentative d’unir les mondes physiques et psychiques en une théorie explicative englobant les deux pôles.

La synchronicité dans la science du troisième millénaire.

Beaucoup de scientifiques s’intéressent à la synchronicité, de façon confidentielle. Officiellement la science considère ce phénomène comme un accident et non un fait.
Il y a même un courant qui s’intitule physique de la conscience dont les recherches sont basées sur le phénomène du lien entre l’objet observé et l’observateur.
La conscience engendre l’effondrement de la fonction d’onde, qu’est l’équation de Schrödinger. Autrement dit, l’aspect indéterminé de la position et de l’état de la particule est stoppé dès que l’observateur entre en jeu.

L’antisymétrie des fonctions d’onde des électrons engendre le fait que deux électrons ayant été reliés restent toujours unis même à de grandes distances. Ce sont de corrélations non causales. C’est une communication instantanée, preuve que l’univers est un tout non fragmenté, non fragmentable, contrairement à ce que l’esprit occidental a construit.
C’est le théorème de Bell, (prolongement du paradoxe EPR) John Bell et Alain Aspect.
Les deux particules maintiennent des spins opposés, à quelque distance qu’elles se trouvent.
 Elles conservent la même relation quantique.
Dans le cas des faits de synchronicité, c’est l’inconscient collectif qui a un rôle de réservoir d’énergie, qui envoie des informations reçues simultanément par des particules, des systèmes quantiques comme les psychismes.
La théorie du Big Bang : une énergie condensée puis une explosion et une expansion des particules : espace et temps sont nés, mais les particules sont restées reliées entre elles tout en s’éloignant.

La synchronicité selon Deepak Chopra « le synchrodestin »

Deepak Chopra est un médecin endocrinologue indien ayant étudié aux Etats-Unis, qui a développé une philosophie du bien-être, reliant la physique quantique et la médecine ayurvédique, exposée au travers de ses livres, conférences, et cours.
Sagesse basée sur le lien entre esprit, corps, spiritualité et santé physique, avec pour base la synchronicité.
C’est une conversion des connaissances de la physique quantique en une psychothérapie à dimension spirituelle, considérant l’individu dans son lien avec l’univers entier.

Esprit et matière sont liés . Esprit et corps sont liés
Si l’on sait repérer les signes de la synchronicité, on peut les transposer au niveau des cellules, pour développer la santé et l’énergie, et découvrir le sens donné à sa vie.
L’humanité est une biosphère enrichie par la conscience.
C’est le même principe que la résonance morphique de Rupert Sheldrake.
Apprendre à connaître et à vivre notre lien avec chaque particule, unité de l’univers, entraine progrès et clarté pour l’humanité.

Le conscient contient un horizon d’évènements. Et notre psychisme est un point de jonction entre le temps et le non-temps. Le niveau plus profond et acausale, nous apparait soudainement et furtivement. L’information est transmise au corps, qui peut la capter et ainsi s’harmoniser.
Un corps sain, et un psychisme dynamique ainsi en interaction, entretiennent l’unité et permettent la connaissance du sens profond de ce que révèlent les synchronicités. Ceci permet de se connecter à un champ de possibilités infinies., vivant en cela selon le pilier de la physique quantique : l’équation de Schrödinger.
Quand nous nous synchronisons avec le flux de notre destin, nous devenons les créateurs de notre vie. C’est notre soi et non notre ego qui se trouve aux commandes.
Esprit, corps, intellect, émotions travaillent ensemble, pour vivre la complétude avec l’univers.
Chopra a relié philosophie orientale et connaissance médicale pour définir une médecine holistique.
Atteindre le but de sa vie à travers une bonne perception de la synchronicité est accessible à tous.
Les coïncidences ne doivent pas être ignorées, mais au contraire être vues comme des porteuses de message. En se posant des questions, nous pouvons aussi trouver des réponses dans de nouvelles synchronicités. (rêves, rencontres, expérience créative…)
Quitter le rythme effréné et compétitif, sortir de l’égo pour entrer dans le soi, par un effort de volonté est la condition pour accéder à cet état de conscience et à ce recul sur notre vie.
Discerner les instants synchrones, entraine clarté et sérénité, et conduit à améliorer les facultés de raisonnement. Nous éliminons le bruit, pour percevoir les « signaux ».
Chopra énumère les principes avec lesquels on peut apprendre à suivre les signaux de la synchronicité. Ce sont les sept principes de la synchro-destinée.

Conclusion : Au travers de ces découvertes, on peut observer trois éléments fondamentaux : une réalité matérielle, existence physique, objets, évènements, une réalité quantique : esprit et zone de transition où matière et énergie interagissent, une réalité virtuelle, règne de l’esprit, au-delà de l’espace et du temps, à l’origine de l’univers.
Pour accéder à « l’intention qui surgit de notre prédisposition à écouter plus attentivement nos intuitions ». Si beaucoup parviennent à cet état de conscience, l’humanité pourrait évoluer vers quelque chose de complètement nouveau. Paix, union entre les hommes, clarté intérieure, contact avec d’autres civilisations.


 Roland Gori  La fabrique des imposteurs

Editions Les Liens qui Libèrent   Janvier  2013


 Cet ouvrage est une critique du néo-libéralisme comme producteur d’imposture.

Comment l’auteur, psychanalyste, confronté aux difficultés ou impossibilités d’adaptation de certains individus ou au contraire à la sur adaptation, aux « faux self », d’autres individus perçoit-il, au-delà de l’histoire personnelle et généalogique, la nature sociologique, sociétale des psychopathologies ?

 Sujet : en quoi notre société induit-elle l’imposture comme réponse favorite, comme solution trouvée par certains individus pour mieux s’adapter à cette civilisation, entrainant une structure de personnalité, et pourquoi ce type de personnalité est-il en expansion ?
  •  I L’imposture singulière et collective a toujours existé.
L’hypothèse de cet ouvrage est de dire qu’elle est favorisée aujourd’hui par la politique et les normes sociales
Ce qui rend le sujet très intéressant pour comprendre toute notre époque.
 
  • II Le postulat est que l’imposteur est plus un martyr, (donc une victime expiatoire ? ) qu’un individu psychopathologique.

En effet, il cherche à nier la souffrance intime en se mentant à lui-même, il adopte au maximum les règles normatives pour se cacher à lui-même et par delà, aux autres bien sur, qui il est vraiment. Or, notre société offre beaucoup de moyens d’éviter toute souffrance, valorise cette fuite, et reçoit en offrande, pourrait-on dire, les imposteurs, comme représentants symboliques de l’évitement général.

Comment reconnaît-on un imposteur en clinique ?

On peut ressentir un sentiment de malaise face à lui. Comment en arrive-t-on là ? Définition de l’imposteur :

L’imposteur est d’abord abusé lui-même.

Il est adepte du « faire semblant », pour mieux paraître adapté aux codes et aux « simagrées » du groupe.

Imposture: feinte, mensonge, fétichisme.

L’imposteur est une éponge vivante, il absorbe tout.

Il utilise le champ social pour faire sa « comédie ».

« Je ne peux pas tenir la promesse du père. Donc je fraude pour faire semblant de correspondre à cet idéal »

  • III En quoi notre société favorise-t-elle l’imposture ?

L’apparence et l’opinion sont érigées en Maîtresses.

La première cause de la fabrique des imposteurs est que la norme remplace le politique. Seul le résultat compte. L’évaluation et l’opinion remplacent les valeurs, on est dans le règne de l’apparence, du conformisme et de l’opportunisme

Quand la société est excessivement normative, le groupe influence l’opinion de chacun et l’esprit critique diminue.

Des expériences le montrent.

Cela engendre une apathie psychopathologique.

1)    apathie du travailleur qui doit servir le capitalisme sans états d’âme.

2)     absence ou insuffisance de transmission : de ce fait, on n’est pas préparé aux évènements traumatiques car on n’a pas connaissance de la digestion de ces évènements par la génération au dessus.

3)    Délitement des liens sociaux

4)    Régression sociale

Les caractéristiques de notre société engendrant l’imposture comme réponse :

- L’autorité en crise

- Le pouvoir des normes augmentant au détriment de la Loi

- L’augmentation de a vulnérabilité sociale avec la précarité des travailleurs

- L’augmentation de la fragilité psychique
 
Pour survivre, il faut tricher, frauder. Faire semblant, usurper.

 Augmenter les nombres de fétiches pour protéger la vulnérabilité.

Engagement et responsabilité diminuent.

Seuls l’audimat et l’opinion sont à satisfaire.

C’est donc le règne de la démagogie.

On pourrait dire, règne de « l’encéphalogramme plat »
 
Au-dessus de tout ce système économique : le fétiche-argent, qui sert de rassembleur autour de non valeurs, et corrompt tout ceux qu’il touche. L’argent est le signifiant sans signifié, il voile l’horizon de l’être.
 
L’imposture morale est LA grande imposture. L’imposteur social n’en est que le martyr.
 
  • IV: comment en sortir ?
 
Par l’action : si on agit, on sort automatiquement de la norme. On ne fait plus que seulement s’adapter, on choisit, on se responsabilise.

 Par la culture : la culture augmente l’esprit critique, le recul, donne consistance et matière à la pensée, enrichit la réflexion, permet de ne pas se fondre dans la masse, de ne plus se jeter dans la consommation réflexe.

Par les valeurs : remplacer la valeur argent par des valeurs humaines. Se servir de l’argent, pas le servir.
Faire de la politique authentique, R.Gori cite en exemple Jean Jaurès.
Privilégier le savoir, le vrai, pas les notes scolaires
 
Retrouver le collectif : Inciter au dialogue aux échanges qui permettent de penser collectivement et non suivre le « bien-pensant » du moment.

L’imposture est donc une solution trouvée par certains individus pour s’adapter à cette civilisation où la norme impose son diktat, où la bureaucratie, l’expertise noient la créativité, où le rêve n’a plus lieu d’exister.

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Sandor Férenczi

Thalassa - Psychanalyse des origines de la vie sexuelle


Cet ouvrage démontre l’existence de liens entre la biologie, l’embryologie, la physiologie,  et la psychanalyse et relate l’évolution de la génitalité au travers de la théorie psychanalytique.

La première édition date de 1924.

Des découvertes, des changements importants ont eu lieu, depuis, dans ces disciplines, Cependant la pensée de Ferenczi très novatrice à son époque, l’est tout autant aujourd’hui. Les interrogations sur notre place dans l’universel, et sur les rapports entre notre psychisme et notre entité biologique, sont toujours aussi vivaces.

L’ouvrage nous fait plonger dans les traces les plus archaïques présentes dans notre fonctionnement biologique, significatives de l’évolution de notre espèce. Chacune de nos cellules véhicule cette mémoire de l’évolution de l’espèce.

Notre corps est le langage vivant de notre développement depuis l’origine. Il est symboliquement marqué par l’évolution de la vie sur terre. Il est comme un texte, que l’on peut déchiffrer, représentant les adaptations, souffrances, étapes vécues aux temps les plus reculés.

Notre mémoire contient les traces psychiques de tous nos vécus d’enfant, conscientes ou inconscientes.

Nous avons en mémoire, de la même façon, les vécus de l’enfance phylogénétique ainsi que le confirment les scientifiques aujourd’hui.

« nos cellules contiennent un potentiel génétique propre à chaque individu, et en même temps, propre à notre espèce, avec nombre de vestiges de l’histoire ancienne. » (Langaney, Clottes, Guilaine, Simonnet : la plus belle histoire de l’homme Seuil 1998 )

Notre histoire individuelle nous fait passer par les mêmes étapes que l’histoire phylogénétique.

L’ontogenèse récapitule la phylogenèse.

Ferenczi nous fait comprendre que nous ne sommes pas uniquement une suite d’atomes inter réagissant de façon plus ou moins déterminés.

Il nous montre que nous sommes tissés de symboles, que nos cellules ont une réalité symbolique, comme tous nos actes, toutes nos productions, et que cette réalité là, face secrète de notre vie biologique, agit et nous amène à nous accomplir aussi sur ce plan là.

 Thalassa est un essai sur une théorie de la génitalité

 I  D’un point de vue ontogénétique

 Le premier postulat de base énoncé est que la génitalité est  une concentration, une fusion et un déplacement de plusieurs érotismes en un seul, aboutissant à une unité.

La génitalité dans le développement sexuel de l’individu vient remplacer les auto-érotismes précédents.

Dans l’érotisme génital, le plaisir est une lutte entre le but d’évacuation, de relâchement (urétral) et la tendance à la rétention (anal), en un subtil mélange des deux tendances. La domination de l’un ou l’autre crée des anomalies de fonctionnement.

Ceci n’est possible que si l’on considère qu’il existe une amphimixie prégénitale, déjà en place.

Dès le démarrage, l’individu est prêt à renoncer à un plaisir à condition que dans ce renoncement il puise un plaisir. Aucun renoncement ne serait envisageable sans cela .

Ainsi, il mêle de la rétention, (le renoncement) au plaisir ressenti (de l’ordre du relâchement )

Et il mêle du relâchement (plaisir urétral) au renoncement anal.

Il peut y avoir plaisir au renoncement

Et même au renoncement total !

Ferenczi fait une analogie entre l’acte sexuel et le sommeil. Les deux sont une tentative de régression à l’état intra utérin.

Dans le sommeil, cette régression s’effectue uniquement sur le mode fantasmatique et irréel.

Dans l’acte sexuel: sur le mode hallucinatoire, fantasmatique et en partie réel.

Selon Ferenczi, l’évolution de la sexualité tend vers un but : retourner à l’état intra utérin, état primordial de repos absolu, où les confrontations avec l’extérieur n’existaient pas, où seul le principe de plaisir avait cours.

L’angoisse se mêle au plaisir dans la sexualité, en une série de séquences qui ont pour objectif, semble-t-il de nous faire revivre, tout en nous en éloignant, la souffrance de la naissance, et les difficultés d’adaptation à la réalité du monde environnant. Le retour hallucinatoire dans l’utérus maternel, représenté par l’orgasme, et le sentiment de satisfaction qui lui est en principe lié, vient alors rompre la répétition de toute la tragédie de la naissance.

II D’un point de vue phylogénétique.

 Dans notre corps et notre psychisme sont conservés des traces mémorielles des fragments d’histoire perdus, oubliés.

Le premier temps de la vie se passe en milieu aqueux. Ce milieu est l’exacte reproduction du milieu premier dans lequel ont baigné toutes les espèces, lieu de naissance de la première cellule. La naissance fait passer les mammifères de ce milieu aqueux, protégé par l’utérus maternel, au milieu aérien, symbolisant le changement de milieu auquel ont dû faire face les espèces, lors du grand assèchement des océans, catastrophe obligeant à une difficile adaptation et à de grandes mutations génétiques. Les enveloppes de protection embryonnaire portent en elle la répétition des différents changements de milieu au cours de l’évolution des espèces.

Ainsi chaque mammifère, y compris l’homme, revit dans sa chair, au plus profond de lui, l’évolution de l’espèce.

Selon la théorie darwinienne, l’évolution est le fruit du choix de la meilleure variété poussé par la nécessité de survie, et la force de l’adaptation.

La psychanalyse sait que la force de régression est tout aussi importante que la force d’évolution, et que d’autre part, les motifs pulsionnels et émotionnels sont aussi des facteurs entrant dans le processus de l’évolution.

Aux côtés des pulsions de vie, qui contribuent à augmenter la proportion de matière vivante, se meuvent les pulsions de mort, qui ont pour but de ramener la matière vivante à l’inorganique.


« De l’action conjuguée et opposée des deux procèdent les manifestations de la vie, auxquelles la mort met un terme. »

(Freud : nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse – Gallimard – 2006- page 145)


Ferenczi émet ainsi l’hypothèse d’un désir de « régression thalassale » survenu après le grand assèchement des océans, désir de retourner à l’océan primitif. Or, selon lui, cette attraction se reproduit dans la génitalité.

Le mode de reproduction externe se développe chez les espèces évoluant en milieu terrestre. Ainsi ; les organes reproducteurs des espèces terrestres se développent dans le but de satisfaire à ce désir de régression. Grâce à ces organes, les cellules reproductrices sont placées en milieu utérin aquatique, protégées de l’extérieur. L’utérus maternel (donc la mère) serait alors un substitut de l’océan primitif.

Le désir de régression vers les sensations de ce milieu aquatique perdu, est concomitant sur le plan de l’évolution avec l’ apparition de l’accouplement..

Le processus biologique de l’acte sexuel est « un compromis entre contrainte traumatique et tendance érotique ». La tendance à la fusion régressive s’accompagne de plaisir et de déplaisir.

L’acte sexuel « ne contribue pas seulement à compenser des traumatismes non liquidés mais célèbre en même temps l’heureuse délivrance du grand péril. »

 En résumé 

 La génitalité nous fait revivre la grande catastrophe ontogénétique de la naissance mais aussi la grande catastrophe phylogénétique de l’assèchement des océans.

 A chaque grande catastrophe, l’espèce évolue : de l’apparition de la vie organique, en passant par le début des êtres unicellulaires, la reproduction sexuée, le développement de la vie marine, l’adaptation à la vie terrestre, puis l’existence des espèces pourvues d’organes génitaux jusqu’à l’ère glaciaire. A chacune de ces étapes, correspondent des étapes de l’ontogenèse : maturation des cellules sexuelles, naissances des cellules germinales dans les gonades, fécondation, développement de l’embryon, naissance, développement psycho-sexuel en différents stades jusqu’au  stade de latence.

 L’importance de la relation biologique mère-enfant est ici privilégiée. Nos liens profonds avec la mer de nos origines ont été depuis mis en valeur, et reconnus dans les domaines des sciences de l’évolution, mais aussi sur les plans symbolique et imaginaire.


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